Comment voir ce que l'on ne voit pas sur un bateau

Quel que soit sa mission, un expert va travailler à la manière d'un médecin, en effectuant un diagnostic, car il ne peut démonter un moteur ou déposer le mât ou la quille. D'où le terme « d'examen général approfondi » qui émaillent leurs rapports. Différents éléments seront propres à lui donner des infos. Les fonds de cale, le guindeau, les coffres, les équipets, la cale moteur seront révélateurs de l'entretien. L'usure de telle ou telle pièce permettra de juger des éventuels travaux de rénovation à effectuer. L'expert recherchera les traces d'osmose et de corrosion. Les œuvres vives (quille, arbre d'hélice, antifouling, etc.) et les œuvres mortes (pont, rails de fargue, roof, etc.) seront passés au peigne fin.

Un check-up complet du bateau

Sans oublier le gréement, l'accastillage, les voiles et l'équipement (électronique, sécurité, annexe). Le but ultime étant de dresser un check-up complet du bateau. Pour ce faire, l'expert met en éveil tous ses sens, qu'il s'agisse de l'essai en mer où il sera attentif au bruit du moteur, mais aussi à la couleur et à l'odeur de la fumée qui s'en dégage, ou bien encore lors d'un examen à terre. Au total, c'est plus de cent points qui seront examinés puis listés. L'expert s'aide aussi de quelques instruments : le couteau ou le grattoir servira à gratter les couches successives de peintures. Ils disposent aussi d'outils plus modernes, comme des appareils à ultrason numériques, des mesureurs d'épaisseur ou des détecteurs d'humidité. Grâce à eux, ils tenteront de connaître l'épaisseur des matériaux, leur homogénéité et vérifieront s'ils présentent des traces d'osmose. Sonomètre et contrôleur de dureté font également partie de l'attirail et détecteront les faiblesses d'usure dans les matériaux.