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Publier une annonceL’époxy, la colle idéale pour son bateau ?
15/08/2024
Désormais adaptées grand public, les formulations époxy se déclinent sous toutes les formes, à commencer par des kits idéals à toujours conserver à bord.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’époxy ne date pas d’hier. C’est même en 1939 que l’on entend pour la première fois parler de cette « super-colle », brevetée par un chimiste helvète qui rapidement a trouvé des développements dans l’aéronautique pour le collage des alliages légers.
A quoi ça sert ?
A tout ! On peut coller, stratifier, enduire… Autant dire que dans la plaisance (ou du moins la construction navale), le système est quasi-universel. Les époxy permettent de construire, réparer ou entretenir la totalité d’un bateau, à l’exception de sa peinture. Contrairement au polyester, l’époxy est composé à 100 % de matières solides (des solvants réactifs qui modifient leur viscosité et participent à la polymérisation). L’époxy permet des collages parfaits sans avoir à exercer la moindre pression à l’aide de serre-joints, ce qui est évidemment impossible avec des colles traditionnelles. Une simple mise en contact des composants suffit, ce qui a permis de développer des techniques d’assemblage spécifiques comme le joint congé ou les inserts. Si on peut également l’utiliser pour étanchéifier des réservoirs d’eau, l’époxy est toutefois rarement adaptée aux réservoirs de carburant, à cause des solvants alcooliques des combustibles qui dégradent à long terme la résine.
Etanche et adhérente à la plupart des matériaux
On peut avancer sans risque que l’époxy est 100% étanche à l’eau. Elle présente également la caractéristique d’adhérer à la plupart des matériaux, certains collant même sous l’eau (on pense notamment à certains kits prêts à l’emploi). L’époxy peut être « chargée » avec des charges végétales ou minérales qui peuvent modifier ses propriétés physiques (plus ou moins dense, visqueux, etc.) pour les rendre compatibles avec de nombreux autres usages. En fait, ses possibilités d’utilisation sont presque sans fin.
Comment l'utiliser ?
Elle ne diffère guère des colles et résines conventionnelles. Il faut bien sûr respecter conditions de mélange, de température, d’hygrométrie et de stockage. Le rapport durcisseur/résine (soit en poids soit en volume) varie d’un époxy à l’autre mais il reste très strict et ne supporte pas plus de quelques pour-cent d’erreur. Contrairement à une pratique courante avec le polyester, il ne sert strictement à rien d’augmenter la proportion de durcisseur pour accélérer le durcissement, bien au contraire. On ne doit pas non plus diluer la résine pour en modifier la viscosité mais, au contraire, changer de formulation. Les fabricants proposent dans leurs catalogues différents types de durcisseurs, de l’extra lent (plusieurs heures de vie en pot) ou ultra rapide (quelques minutes) et des résines de viscosité différente selon les usages (collage, stratification, enduit…) les matériaux (métaux, bois, stratifié…) et les techniques (manuelles, injection, infusion, coulée…). L’époxy peut convenir également aux bateaux neuf, de manière préventive, pour éviter l’apparition d’osmose.
3 applications : collage, stratification et assemblage
Trois grands types d’applications cohabitent : le collage (et l’enduction), la stratification et l’assemblage par joint congé. Pour le collage l’enduction, l’époxy présente l’avantage d’avoir une résistance mécanique constante quelle que soit son épaisseur. Ce qui explique que des pièces moins bien ajustées entre elles pourront malgré tout être assemblées sans risquer de mettre en péril leur résistance. Du côté de l’enduction, on optera pour un rouleau mousse. Plusieurs couches (minces) sont préférables à une seule épaisse. La stratification ne pose quant à elle aucun problème. On travaillera en douceur, à la raclette, avec des tissus minces et légers. La finition, enduit et peinture (polyuréthane conseillé) est identique à celle de n’importe quelle pièce composite. Enfin, l’assemblage par joint congé consiste à déposer dans l’angle des composants un mélangé d’époxy chargé qui augmente ainsi considérablement leur surface de contact. Cette technique, très rapide à mettre en place, est particulièrement indiquée avec des pièces se rencontrant sous des angles variables (bordé-cloison par exemple) ou pour renforcer des assemblages conventionnels (équipets, sièges, tiroirs, etc.). Le joint congé est capable de supporter des efforts considérables en cisaillement et s’adapter à des pièces structurelles comme des varangues, pied de mât, bâti moteur, etc. Utilisé avec des panneaux CP, il a même permis de développer une méthode de construction ultra rapide, le cousu-collé, très répandu chez les constructeurs amateurs.