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Hiverner sur corps mort : la fausse bonne idée

08/12/2014

001 HIVERNER SON BATEAU

Vous espériez réaliser quelques économies en vous passant d'un stockage à terre ou dans une marina bien protégée pour les mois d'hiver ? Pascal Marty, expert maritime à Sanary-sur-Mer le « déconseille fortement ». En effet, habitué à traiter des sinistres à cause d'amarrages défaillants, l'homme de l'art avoue que bien des dommages (quand ce ne sont pas des pertes totales) auraient pu être évités si les propriétaires avaient pris quelques précautions. Première recommandation dans ce domaine : ne pas rester au mouillage d'octobre à mars, hormis dans certaines zones très spécifiques, comme le golfe du Morbihan. Et encore... Le courant peut parfois être violent. « L'idéal est de trouver une zone abritée de tous les vents dominants », précise Pascal Marty.

Une opération difficile


Autant dire que l'opération s'avère difficile, voire impossible en hiver. Car le vent lève la mer, et cela aura un impact sur la tenue de votre mouillage, ou plutôt sur l'amarrage qui travaillera et sera soumis à rude épreuve. Même à la belle saison, votre bateau n'est pas à l'abri d'un coup de vent. « Mouiller sur corps-mort n'est pas anodin. Il faut faire preuve d'une vigilance accrue par rapport à une place de port traditionnelle, au ponton ou sur un cat-way », conseille Pascal Marty. D'où l'intérêt de choisir un cordage résistant aux frottements et aux fortes et brutales tensions. Et de placer aux endroits sensibles au ragage (chaumards) des protections d'amarres. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à le surdimensionner. Idem pour les manilles qui ne se valent pas toutes ; leur qualité est très variable d'un fabricant à l'autre. Préférez celles en acier galvanisé avec un manillon assuré par un fil d'inox austénitique afin de diminuer la corrosion par les effets de couplage galvanique. Et n'imaginez pas que le métal soit indestructible. L'usure d'une manille ou d'un émerillon peut être très rapide, par corrosion, surtout (lorsqu'il y a du courant), mais aussi par friction.


Ce qu'il faut savoir...
L'amarrage sur mouillage

- Ne pas rester amarrer sur le guindeau. Préférez les taquets.
- On s'amarre sous la bouée et non sur l'organeau ou l'œillet de la bouée qui ne sert que d'une manière temporaire, pour les arrivées ou les départs.
- Préférez le système de la pâte d'oie (un V qui rejoint le mouillage à une extrémité, les deux autres étant prises chacune sur un taquet). Cela permet de doubler la résistance. Concrètement, le mouillage travaille à droite et à gauche quand le navire évite.
- On ne s'amarre pas sur le pontet (l'anneau fixé sur l'étrave). On peut l'utiliser comme sécurité, mais l'amarre qui sera reliée sous la bouée de mouillage doit être lâche. Cet anneau n'est pas prévu pour travailler à la flexion.
- Si vous n'habitez pas à proximité de votre bateau, il est conseillé de faire appel à un ami, sorte de gardien qui vérifiera régulièrement l'amarrage, mais aussi le bon fonctionnement des pompes, des dalots d'évacuation, etc.
- Vérifier avant la saison l'état du corps-mort (vis ou bloc de béton selon les régions) et de la chaîne mère. Une plongée est nécessaire si l'ensemble du mouillage ne découvre pas à marée basse.
- Assurez-vous que le mouillage soit en conformité avec la réglementation. Un ou plusieurs flotteurs intermédiaires devront parfois être ajoutés pour éviter que la chaîne ne frotte les posidonies.

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