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Publier une annonceEssai gamme : Capelli Cap 21 WA, 25 WA, 28 WA, 32 WA
21/05/2015
Essai bateau: CAPELLI CAP 28 WA
On a tendance à associer le nom de Capelli au monde du semi-rigide et surtout à la gamme Tempest. C’est oublier que le chantier italien produit également des modèles entièrement rigides, une série Open de 5,20 à 8,10 mètres, et une série à cabine de 6,30 à 9,70 mètres. C’est cette dernière qui nous intéresse aujourd’hui avec quatre unités baptisées WA pour walkaround, même si dans les faits il s’agit plutôt de sun decks. Toutes sont équipées d’office en moteurs Yamaha, le chantier ayant un partenariat d’exclusivité avec le motoriste, au moins pour la France. La concurrence est directe avec les gammes Cap Camarat WA, Flyer Sun Deck, Sessa Key Largo, etc. Ces Capelli représentent un budget compris entre 40 000 € et 160 000 € avec les moteurs essayés ; un tarif auquel il faut ajouter des options, certaines indispensables, comme le taud de soleil, ou encore la direction assistée pour le 32 pieds.
Une construction restant artisanale
La gamme WA décline un même plan de pont sur quatre tailles, salon arrière avec table, leaning-post de deux places au milieu (très réussi), cabine et bain de soleil avant desservi par de larges passavants. Le programme va de la balade côtière à la croisière plus sérieuse, grâce à un couchage pour deux personnes et à des toilettes proposées en option. Si la gamme des pneus Tempest est construite dans le nord tunisien à Monastir, les coques rigides sont produites sur le site historique de Spinadesco en Italie. L’entreprise y tient son quartier général depuis 1974, date à laquelle Davide Capelli, père de l’actuel président Umberto, démarre les activités. Capelli utilise des techniques de construction traditionnelles : stratification manuelle sur moule ouvert. L’infusion et l’injection ne sont pas encore à l’ordre du jour, et le moment n’est pas forcément propice à ce genre d’investissements, d’autant que ces techniques sont encore peu répandues sur les unités de moins de 10 mètres. On pouvait légitimement s’attendre à plus d’audace esthétique de la part d’un constructeur italien, il est resté dans le consensuel et le très classique. Le niveau de la finition et le sérieux de construction sont cependant présents.
Des couchages de grande taille
Le gel-coat est d’une belle teinte crème, l’accastillage est costaud avec un gros balcon en inox, les mains courantes de pare-brise sont suffisamment solides pour s’y cramponner dans le clapot. Sans oublier les sympathiques notes de teck au niveau des plats-bords, les équipets de cockpit, les repose-pieds, ou bien les gros taquets. La bonne surprise se situe dans les cabines aux volumes généreux. Même le petit 21 propose un couchage de plus de 2 mètres parfait pour la sieste. Ce 6,30 mètres constitue un ensemble d’entrée de gamme attractif. Le 115 chevaux permet de rester sous la barre des 40 000 €, mais il s’avère un peu juste en performances, 9 secondes pour atteindre 20 nœuds, départ arrêté ; et il dépasse tout juste les 30 nœuds avec un équipage de deux personnes et un chargement léger. Il sera donc préférable d’opter pour 150 chevaux, surtout si la navigation se fait avec quatre passagers, le plein de carburant et un peu de matériel embarqué. Le 21 est un modèle familial. Son cockpit propose un séduisant salon arrière avec une table escamotable – plus de table à extraire d’un coffre exigu, il suffit de plier et de déplier l’ensemble. Le bain de soleil avant est impeccable pour la taille du bateau et il peut rester à poste en navigation sans risque de perdre les coussins. Le nombre de rangements est globalement satisfaisant et la circulation à bord se fait sans difficulté.
Le 21 Walkaround dans la grosse houle
Le 21 WA n’a pas peur du clapot ; nous l’avons emmené dans des eaux inhospitalières en face du cap Camarat, où il a fallu réduire entre dix et douze nœuds dans une houle atteignant parfois un mètre. Si l’équipage n’est pas resté sec, l’embarcation est demeurée stable et sécurisante. Le 25 Walkaround est le dernier de la marque. Il présente une belle différence par rapport à son petit frère, avec son programme proche de la minicroisière, même s’il ne possède ni four (ne serait-ce que micro-ondes) ni plaque chauffante. Les douches se prendront égale- ment sur le pont, comme sur le 28 et (étonnamment) sur le 32. Ce modèle est parfait avec le Yamaha F250 avec lequel il atteint 20 nœuds en moins de 6 secondes, et près de 40 nœuds en pointe à 5 800 tours (hélice de 15 pouces). Le moteur prendra quelques tours supplémentaires après la période de rodage. Le bain de soleil avant affiche plus de 2 mètres au maximum, une dimension suffisante pour deux à trois personnes. La cabine et son couchage de 2,14 par 1,75 mètre sera bien adaptée pour un couple. Côté cockpit, la même tablette escamotable épargne bien des efforts inutiles. La position de pilotage est impeccable, et la commande électrique est appréciable pour un dosage facile et précis des gaz. La carène nous a convaincus dans le clapot, mis à part la tendance au tangage rythmique dès que le trim est en positif.
Le 28 est l’ensemble le plus harmonieux et le plus séduisant des quatre, la bimotorisation en étant sans doute responsable. Trimé à 30 %, il file à 35 nœuds sans effort et comme sur un rail : un régal ! En pointe, il s’affranchit de la barre des 40 nœuds. Le grand couchage, la cuisine intérieure et le cabinet de toilette avec WC marins permettent d’envisager des virées de plusieurs jours en couple. Le couchage médian de 1,92 par 0,95 mètre autorise même la présence d’une tierce personne pour la nuit.
Des commandes un peu archaïques
La hauteur sous barrots atteint 1,90 mètre maximum dans l’habitacle, d’où une certaine sensation de volume. La position de pilotage est satisfaisante, mais la direction est un peu dure et il est regrettable que les commandes de gaz soient à câble. Dans le cockpit, le principe si séduisant de la tablette escamotable cède hélas la place à la table démontable traditionnelle. On aurait aussi aimé un franc-bord un peu plus haut.
Le 32 WA est chronologiquement le premier de la gamme. En toute logique, il est le plus apte à la croisière avec sa capacité à accueillir quatre personnes pour la nuit. Pour ces tests, ce modèle recevait une paire de F200 Yamaha, une option économiquement avantageuse par rapport au F250, mais un peu juste à notre goût côté performances.
S’il approche des 40 nœuds en pointe, il est assez indolent au déjaugeage. Les commandes à câble et la direction trop dure sont un peu archaïques, mais la position de pilotage est excellente. Le comportement est globalement sécurisant, et les 15 nœuds sont facilement tenus dans un mètre de clapot.
La qualité plutôt que l’originalité
Cette série walkaround représente en définitive un bon moyen de découvrir la petite croisière, avec un sérieux penchant pour le farniente. À défaut d’idées vraiment novatrices, on retrouve une finition très propre et un choix de motorisations Yamaha idéal pour adapter la puissance au programme visé.