A l'essai : Jeanneau Merry Fisher 755

La 755 remplace la Merry Fisher 725 lancée en 2008, et qui faisait alors figure de navire amiral de la gamme hors-bord Merry Fisher – aujourd’hui, une Merry Fisher 855, nouveauté de 2012, coiffe cette même gamme. Découverte au dernier Salon de La Rochelle, cette 755 est un tout nouveau modèle tant du côté des œuvres vives que des œuvres mortes. Signées par l’architecte Centowski, ces dernières se traduisent par une ligne plus moderne et une surface vitrée bien plus importante, puisque le pare-brise est monobloc. La carène est plus longue de 25 centimètres et plus large de 3 centimètres, et son V au tableau arrière est de 19° contre 15°. Mais elle reprend le programme de la 725 en répondant à une double fonction, pêche et petite croisière côtière à quatre.

Son cockpit profond (0,76 m) est entièrement modulable. Équipé en standard d’une banquette arrière, il peut recevoir en option un carré transformable en bain de soleil, ce dernier se débarquant facilement lors des sorties plus spécifiquement « pêche ». Toujours en option, deux petites plateformes de bain rapportées encadrent le moteur hors-bord et se révèlent très utiles au moment de la baignade, d’autant que celle de tribord reçoit une échelle de remontée. Pour pouvoir optimiser les dimensions du cockpit, en particulier en longueur, le hors-bord est collé au dossier de la banquette centrale, lequel se rabat vers l’avant pour relever entièrement le bloc.

Un passavant plus large à tribord

Les passavants de la Merry Fisher 755 sont asymétriques, celui de tribord étant plus large de 7 centimètres. Ils sont tous deux défendus par un haut balcon, et leur utilisation est facilitée par la présence de mains courantes latérales fixées sur la casquette de timonerie. Les déplacements à bord sont donc sûrs et aisés d’autant que l’antidérapant qui recouvre le pont est très efficace. L’avant du bateau peut recevoir en option un coussin de bain de soleil. Il dispose aussi d’une belle baille à mouillage qui sera pourvue d’un système (garcette ou vérin) pour maintenir le capot ouvert, ce qui n’était pas le cas du modèle de nos essais, encore à l’état de prototype. L’accès la timonerie se fait par une porte vitrée à trois battants, dont l’ouverture en grand permet aux gros gabarits de passer sans problème. Très claire, elle peut recevoir en option un toit ouvrant coulissant, et elle profite de fenêtres latérales coulissantes. L’agencement à bord est assez similaire à celui de la 725, avec un carré sur bâbord convertible en une couchette de 2,07 sur 1,04 mètre. Sur le modèle de notre essai, la table du carré était un peu branlante, ce qui sera revu.

La grande différence avec la 725 réside dans la banquette avant, dont le dossier amovible peut se déplacer pour créer une assise double orientée face à la route, position agréable en navigation. Sur tribord, le poste de barre est constitué d’un siège d’une place installé sur le bloc-cuisine. Ce dernier reçoit un réchaud, un évier et quelques rangements ainsi qu’un réfrigérateur dissimulé sous l’une des banquettes du carré.

Un cabinet de toilette séparé

Le tableau de bord est bien lisible et la présence d’un repose-pied assure une position de conduite confortable. On apprécie également le vide-poche très utile situé sous le passavant de tribord. La pointe du bateau accueille une couchette double de 2,10 sur 1,34 mètre. Les équipets sont nombreux et la présence d’un cabinet de toilette, certes de taille réduite avec une hauteur sous barrots de 1,36 mètre, mais doté de WC marins et d’une petite douche, répond parfaitement au programme de croisière côtière du bateau.

Cet intérieur propose ainsi quatre couchages, avec un regret pour l’absence d’un rideau de séparation entre la couchette avant et le reste de la timonerie. En navigation, la Merry Fisher 755 nous a très agréablement étonnés. Non par ses performances qui, avec une vitesse de pointe de 30 nœuds et de 17 à 21 nœuds en croisière, sont tout à fait dans la norme, mais par son confort en navigation. Elle déjauge en 5 secondes, sans cabrage excessif et, au régime de 4 000 tr/mn, se révèle agréable, aussi bien par son niveau sonore très raisonnable que par son comportement. Son passage dans la vague est en effet très doux, sans retombées agressives ou bruyantes, et la carène défléchit parfaitement. Sa consommation à 17 nœuds est alors de 27 l/h, ce qui lui assure une confortable autonomie compte tenu des 280 litres de carburant... de quoi longer les côtes françaises tranquillement ! La gîte en virage est modérée et l’accroche bonne. Très maniable, ce timonier s’avère sain et sans mauvaise surprise. Par ailleurs, il supporte bien le trim qu’il ne faut pas hésiter à monter pour alléger l’avant.

EN CONCLUSION

Placée sous la barre des 50 000 € avec un 150 chevaux Yamaha, la Merry Fisher 755 est un petit timonier fort sympathique et parfaitement adapté au programme de petite croisière pour lequel il a été conçu. Ses qualités marines, la grande clarté de sa timonerie et son cockpit modulable sont en outre très appréciables.

Le cockpit est proposé en standard avec une banquette centrale, les autres éléments sont des options et se retirent très facilement lors des parties de pêches. 

 Deux petites plages de bain optionnelles encadrent le moteur et facilient l'accès à l'eau. 

Très lumineuse, la timonerie profite de baies vitrées latérales coulissantes et, dans un même espace, d'un carré convertible, du poste de barre et d'une petite cuisine. Les volumes sont généreux même pour les gros gabarits.