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Publier une annonceA l'essai : Jeanneau Cap Camarat 6.5 WA Série 2
02/06/2015
Essai bateau: JEANNEAU CAP CAMARAT 6.5 WA
Le 6.5 est un modèle phare de l’incontournable gamme Cap Camarat. Il est décliné en trois variantes : CC (console centrale), DC (day-cruiser) et WA (walkaround), même si ce dernier est en réalité un sun-deck. À l’instar de la Clio de Renault ou encore de la Golf de Wolkswagen, le 6.5 subit périodiquement un petit lifting pour rester au goût du jour… on en est à la septième génération ! En l’occurrence, cette dernière voit son liston rehaussé au niveau de la proue, laquelle est désormais mieux défendue. Sous la flottaison, la carène reste identique – on ne change pas une formule qui gagne. Le pare-brise, agrandi, passe par-dessus le hublot de cabine. Hérésie ? Non, cette configuration permet de garder le hublot ouvert en navigation et de ventiler sans risquer d’inonder la cabine. Le tableau de bord est amélioré avec deux astucieux vide-poches sous le volant ainsi qu’une prise allume-cigare. La commande de gaz pupitre bénéficie d’un emplacement dédié et bien à part, pour davantage d’ergonomie. Dans le cockpit, le portillon d’accès est rembourré pour servir de dossier, et obtenir ainsi une banquette arrière pleine de largeur. L’un des nouveaux équipements sympathiques est l’assise escamotable dans le pavois, façon Boston Whaler. De type strapontin, elle repose sur ses charnières ; exit le système fastidieux et fragile des pieds repliables.
Les cabinets Sarrazin Design et Jeanneau Engineering se sont globalement inspirés du plan de pont du 7.5 WA.
L’ensemble est nerveux et joueur
L’association de cette coque de 6,06 mètres avec un 150 chevaux Yamaha est une réussite. Cette puissance est suffisante puisque l’unité frise les 40 nœuds à pleine charge. L’ensemble est nerveux dès le déjaugeage, très joueur, et les reprises à mi-régime sont vives… idéal pour la pratique du ski à condition de s’offrir le mât de traction vendu 332€. La carène est l’une des plus réussies de la gamme Cap Camarat. Très prévisible, elle accroche bien dans les virages avec une gîte modérée ; les changements de trajectoire sont rapides et la tenue en grande courbe est impeccable, comme dans les virages serrés. Une légère ventilation est constatée dans les courbes serrées, mais le montage moteur n’est pas à mettre en cause. En l’occurrence, nous étions un trou au-dessus du tableau arrière, de quoi donner une bonne marge pour le trim. Ce dernier sera utilisé avec modération dans le clapot sous peine de provoquer assez rapidement un tangage rythmique. Typiquement, il sera monté à un peu plus de 50% à partir de 3500 tours pour que la carène soit bien dans ses lignes. À 3 800 tours le bateau est très agréable, c’est du reste à ce niveau que se situe le régime optimal de croisière (3 800 à 4 000 tours). Le passage dans la vague est satisfaisant, et les embruns sont correctement déviés. La direction hydraulique est un peu lourde, mais elle sera moins gênante lors d’une utilisation en balade que pour le ski nautique ou la bouée tractée par exemple. Pilote et copilote bénéficient d’un siège assez perfectionné (en standard) à la fois pivotant, réglable d’avant en arrière et en hauteur, sans oublier l’assise relevable ! Il sera parfait pour les pilotes de tous gabarits, sauf que la tirette de réglage a tendance à lacérer le mollet en pilotage debout.
Le grand luxe serait une commande de gaz électrique, mais la commande par câble de notre essai – parfaitement réglée – faisait largement l’affaire, hormis un point mort difficile à trouver, ce qui pose problème lors des manœuvres.
Dans l’absolu, une commande électrique devient problématique en pilotage par mer formée ; trop sensible, elle provoque des embardées en retombant d’un saut de vague. Pour ou contre, le débat reste ouvert. Le pont du 6.5 WA a donc subi de nombreuses améliorations. Le cockpit peut se configurer en salon en L avec au moins cinq places assises. La table reste un peu lourde et fastidieuse, et elle peine également à rester en place une fois sur son pied.
On aurait aimé un plus grand coffre
Le portillon arrière peut se retirer pour ceux qui le souhaitent. Les rangements se résument à une grande soute technique à l’arrière (radeau de survie, batteries et coupe-batterie), un coffre à bâbord sur la longueur du cockpit et un sympathique filet dans le pavois bâbord. Pour les cannes à pêche, les skis ou un wakeboard, il faudra les ranger dans la cabine.
Le passage vers l’avant a été savamment étudié, avec un passavant de 29 cm sur bâbord et 14 cm sur tribord. Accessoire qui devrait être obligatoire, l’excellente main courante de pare-brise permet de se tenir. Le bain de soleil avant est suffisamment grand pour s’allonger à trois. Le chantier a eu la bonne idée de fixer le matelas – qui manque un peu de fermeté et d’épaisseur – sur ralingue, si bien que même à 40 nœuds il ne risque pas de s’envoler, au contraire des systèmes utilisant des boutons-pression ou autres dispositifs genre Velcro.
La proue comprend une belle baille à mouillage, dont le capot est monté sur vérin. Il sera sage de placer un peu de moquette au fond pour que l’ancre n’abîme pas le gel-coat.
Un sacré volume dans la cabine
La cabine du 6.5 WA offre un généreux volume. Une fois la rallonge centrale mise en place, le couchage forme un vaste triangle de 2,09 mètres de côté par 2,16 mètres à la base, avec cette fois un matelas épais et confortable.
Sous le couchage, des rangements supplémentaires pourront accueillir les gilets, par exemple. Le petit coffre sur tribord est destiné à des WC chimiques éventuels. Quant à la douche au sortir du bain, elle est prise dehors, sur la plage arrière.
EN CONCLUSION
Voici un day-cruiser qui, grâce aux remarques des clients et aux efforts des architectes, gagne cette année en maturité. Le pont très fonctionnel est servi par une carène parmi les meilleures de sa catégorie. Balades en famille et sports nautiques sont au programme, pour un budget serré avec un rapport qualité/prix difficile à battre.
Ces sièges sophistiqués fournis en standard sont réglabes en hauteur, mais aussi d'avant en arrière.
La porte de cabine dépolie assure une certaine intimité tout en laissant entrer la lumière. Mais elle coulisse difficilement.
En configuration salon, il est facile de pique-niquer à cinq personnes dans le cockpit. Dommage que la table soit branlante.
Le bain de soleil a été agrandi ; fixé sur ralingues, il tient sans problème même à vitesse maximale.