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Publier une annonceA l'essai : Bénéteau Barracuda 9
09/05/2015
Essai bateau: BENETEAU BARRACUDA 9
Depuis quelques années, les modèles Antarès se sont de plus en plus orientés vers la croisière. Le chantier Bénéteau a donc décidé́ de lancer une nouvelle gamme de bateaux destinés à la pêche sous toutes ses formes. C’est ainsi qu’est née la série Barracuda, lancée au Salon de Cannes en septembre dernier avec un premier modèle, le Barracuda 9. Partant du principe qu’il existe des pêcheurs dans le monde entier et que, pays chaud ou froid, le plaisancier cherche toujours à se mettre à l’abri, l’équipe de Bénéteau a pensé ce bateau autour d’une timonerie centrale, un peu à la manière des unités de pêche nordiques. Côté́ propulsion, c’est la motorisation hors-bord en mono ou bimoteur qui a été́ choisie pour des raisons évidentes de prix et de performances. Le Barracuda a été́ conçu pour satisfaire les amateurs de pêche – mais pas seulement, d’où la possibilité́ de l’adapter au programme voulu grâce à des équipements optionnels et à la présence, dans la timonerie, d’un double couchage, d’un cabinet de toilette et d’un espace repas. Au niveau de la carène, le bateau reprend la coque de l’Antarès 8.80 qui bénéficie du procédé́ Air Step® développé́ par le chantier. Enfin, avec un nom pareil, le Barracuda se devait d’arborer une ligne racée et sportive, dont s’est acquitté le designer Patrice Sarrazin.
Avec deux Verado de 200 chevaux chacun
Présenté́ dans sa version fly, avec une coque bleu acier (optionnelle), et équipé́ de ses deux blocs Verado de 200 chevaux chacun, le Barracuda 9 nous attendait, amarré dans le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Les deux Verado tournent en silence, encadrés par deux petites plages de bain, celle de tribord recevant l’échelle de remontée. Une fois dans le cockpit, on ne peut qu’apprécier les 75 centimètres de hauteur de franc-bord ainsi que le volume de cet espace. Une banquette fixe centrale, adossée au tableau arrière, s’agrandit sur toute la largeur du cockpit, soit 2,48 mètres, grâce à l’ajout de petites assises latérales. Le dossier, assisté par deux vérins, bascule vers l’avant quand on veut remonter les deux moteurs hors-bord. Le plancher du cockpit reçoit trois coffres qui se ferment à clef. La banquette rabattable fixée sur l’arrière de la timonerie, en vis-à-vis avec la banquette arrière, peut être remplacée en option par un meuble de cuisine. La circulation à bord est de type walkaround et s’organise donc autour de la timonerie.
Son accès se fait non pas par une porte arrière, mais par deux portes latérales. Les passavants sur lesquels elles débouchent ne sont pas très larges (35 cm), mais profonds (87 cm) et bien sécurisants.
Le fly, un poste de barre supplémentaire
Dans la version fly, celui de bâbord est d’autant plus étroit qu’il est en partie occupé par l’échelle menant au fly. On pourrait reprocher à cette dernière son emplacement et son côté abrupt. À cette critique, Patrick Tableau, responsable du développement moteur chez Bénéteau, nous répond : « C’est volontairement que nous n’avons fait aucun compromis concernant l’accès au fly. Ce second poste de barre est une option, ceux qui le choisissent se sentent donc a priori capables d’y monter. » En outre, placer l’échelle sur l’arrière aurait empiété sur le cockpit et empêché la présence de la banquette. Patrick Tableau précise par ailleurs : « L’avantage avec l’échelle telle qu’elle est placée, c’est que, une fois en haut, on n’est pas obligé de marcher sur la banquette, on arrive directement dans la cuvette du fly. » Simplement composé d’une double assise avec dossier et d’un tableau de bord, le fly, creux et bordé par des mains courantes, est bien sécurisé. Il offre une excellente position de pilotage avec une visibilité maximale. Par mer agitée, le poste de barre intérieur est néanmoins préférable. Ce dernier est accessible par le passavant de tribord. La timonerie séduit par son importante surface vitrée qui propose à ses occupants une vision panoramique sur la mer et une grande luminosité. Même si la hauteur sous barrots est de 2 mètres, les deux confortables sièges du pilote et du copilote à l’assise relevable nous semblent trop gros pour cet espace, et ils gênent un peu les déplacements dans la timonerie. Ils sont également encombrants lors de la mise en place du coin repas, assurée par deux petites tablettes dépliables. Le fond de la timonerie reçoit sur toute sa largeur une banquette sous laquelle se trouvent un emplacement pour un réfrigérateur de 42 litres ainsi que des coffres, mais leur accessibilité n’est pas des plus pratiques.
Si la position de conduite est bonne, que ce soit assis ou debout, le copilote, lui, manque d’un repose-pied et sa place est trop dans l’axe de la cabine avant – située devant lui en contrebas et totalement ouverte.
Le plancher devant le copilote est également un peu court, et il sera rallongé sur les prochains modèles.
Une magnifique plage avant
L’avant de la cabine offre un double couchage ainsi qu’un cabinet de toilette aux dimensions très convenables, aéré par un hublot et équipé de WC marins, d’une douche et d’un lavabo. L’avant est l’un des points forts du Barracuda. Formidable zone de lancer, il devrait séduire les pêcheurs, ou les non-pêcheurs puisqu’il peut se transformer en option en un bain de soleil de grandes dimensions. Très bel espace large et profond, il reçoit en standard une banquette double, appuyée sur l’avant de la timonerie, et deux petites marches dans les extrémités avant qui peuvent servir d’assises.
Les apparaux de mouillage sont par ailleurs pratiques, mais l’absence de vérins pour les deux capots est regrettable.
Des conditions d’essai idéales
Lors de nos essais, une belle houle résiduelle nous attendait à la sortie du port de Saint-Gilles. Du fait de sa carène Air Step, le Barracuda se cabre peu et déjauge très vite. Contrairement à d’autres unités qui ne seraient plus déjaugées à cette allure, l’unité reste dans ses lignes à la vitesse de 15 ou 16 nœuds. En raison du fly, les deux postes de barre sont installés du même côté et créent une gîte sur tribord qu’il est possible de compenser avec les flaps – vendus uniquement dans cette version. Le bateau ne navigue pas trop sur l’arrière et il se révèle même bien équilibré avec ses deux moteurs Verado qui font preuve d’une belle vivacité. Les commandes électriques (compatibles avec le fly) sont un véritable régal.
Le Barracuda vire court avec une accroche incroyable du fait de la présence d’un bouchain latéral. Son angle de gîte est pratiquement inexistant. Le passage en mer est confortable et la carène défléchit parfaitement les vagues. Il réagit bien au trim et supporte même qu’il soit monté au maximum sans afficher un comportement dangereux. Cependant, ce dosage n’apporte rien aux performances ; le bon réglage, en fonction de l’état de la mer, se situant aux alentours de 4 ou 5. Côté performances, le Barracuda sur une mer plate devrait pouvoir atteindre les 40 nœuds.
Notre vitesse maximale était de 39 nœuds pour une consommation totale de 150 l/h. Mais ce sont aux allures de 18 et 22 nœuds (3 750 à 4 000 tr/mn) qu’il nous semble le plus agréable, sa consommation étant alors de 25 l/h.
EN CONCLUSION
Le succès de cette toute nouvelle gamme ne s’est pas fait attendre puisqu’une centaine de Barracuda 9 sont d’ores et déjà en commande pour des livraisons dans le monde entier. Un petit frère de 7 mètres devrait voir le jour au printemps prochain. Il est vrai que ce concept de timonier modulable associé à une silhouette racée, à une carène aux belles qualités marines, à un plan de pont sécurisant et à un prix compétitif grâce à la motorisation hors-bord a de quoi séduire !
Sur l'avant, le franc-bord est suffisamment haut pour se passer d'un balcon, remplacé par une main courante.
Le cockpit, lui aussi profond, reçoit trois soutes et une banquette centrale qui s'agrandit sur toute la largeur.
Le fly se résume à un poste de barre et à une banquette double avec dossier.