A l'essai : Aquamar Aqua 5

Jusqu’à présent, on n’associait pas forcément Aquamar avec l’idée d’un design avant-gardiste. Les choses ont changé depuis que le chantier sicilien a confié le renouvellement de sa gamme au cabinet de stylistes Keyframestudio. Celui-ci, situé à Florence, a dessiné certains des semi-rigides Kardis, mais aussi la gamme Fashion Yatchs ainsi que d’autres projets de méga-yachts (www.kfs.it). Keyframestudio a réalisé un premier jet avec l’Aqua 5, que devraient suivre un Aqua 6 ainsi qu’un Aqua 7. Les designers ont cherché à perdre le regard de sorte qu’on ne distingue plus nettement la liaison entre la coque et le pont. Il s’agit de donner l’impression que tout provient d’une seule et même pièce ; cette disposition est plus flagrante sur les représentations en 3D que dans la réalité, car le liston gris marque une vraie séparation. En tout cas, l’Aqua 5 est une réussite esthétique. C’est sans doute le plus innovant dans la catégorie des moins de 6 mètres, depuis le Sessa Key Largo One.
 Cet essai marquait l’occasion pour Evinrude d’annoncer son partenariat avec Aquamar, en vue de proposer des ensembles coques et moteur à prix attractif en France. L’Aqua 5 se place ainsi sous la barre des 21 000 € avec un 90 chevaux E-Tec, sans les options. L’association du bloc trois cylindres avec cette unité de 17 pieds est un mariage de raison, assurant des pointes à 33 nœuds et un excellent rendement à la vitesse de croisière de 21 nœuds. Le chrono de déjaugeage, en dessous des 6 secondes, est correct.

Un passager à l’avant pour mieux équilibrer

À la barre, il est amusant de voir comment la coque dérape progressivement dans les courbes à mesure que le rayon de braquage est resserré. L’ensemble est vivant, sain et joueur, mais le bruit du moteur sera peut-être fatigant à la longue. La fermeté de la banquette de pilotage et surtout sa largeur, qui permet d’accueillir une seconde personne, sont réellement appréciables. Pour des questions de bonne répartition, il sera préférable que le passager s’assoit devant la console, au moins le temps de déjauger. La petite console sympathique est ergonomique ; il est rare de voir un volant d’aussi belle facture sur un petit bateau. Quant à la position de conduite (assis exclusivement), elle est plutôt bien étudiée. L’agencement du pont est original avec un bain de soleil avant en forme de losange, pour une à deux personnes, complété par un mini-solarium arrière. La sellerie semble solide, et les inox omniprésents (balcon, mains courantes...) renforcent le sentiment de sécurité. Le bimini escamotable sur l’avant est une bonne idée, mais il gêne l’ouverture du coffre avant.

EN CONCLUSION

L’Aqua 5 reste globalement une des bonnes surprises de 2013.
 Il nous tarde déjà de voir si les versions de 6 et 7 mètres seront du même acabit. La marque a vraiment pris un coup de jeune...

En basculant le dossier, on obtient un mini-bain de soleil d’appoint. La sellerie est de belle facture.

Le principe du bimini s’escamotant vers l’avant est un système ingénieux vu pour la première fois sur le Sessa Key Largo 24. 

La table est grande pour une coque open de cette taille. C’est aussi la pièce servant de support au bain de soleil.