A l'essai : Guymarine Antioche 650

La pêche sans compromis

Les timoniers pure pêche ont toujours
 leur mot à dire ! La preuve avec cet Antioche rustique et robuste, taillé pour taquiner le bar toute l’année, et par tous les temps. 

Présenté ici dans sa livrée classique, le 650 existe aussi en version chalutier avec pare-brise inversé. Paradoxalement, ceux qui pratiquent la pêche de manière intensive préfèrent la série classique, avec sa vitre en verre qui supporte mieux l’abrasion de l’essuie-glace que celle en Plexiglas du modèle chalutier. Derrière ce 650 se profilent les années d’expérience d’un chantier produisant toute sa gamme en France et connaissant les exigences du pêcheur. La finition est délibérément rustique pour un entretien minimum, et solide avec un accastillage surdimensionné, que ce soit les taquets ou les montants de pare-brise hyper costauds. La motorisation hors-bord offre de multiples avantages, concrétisés par deux énormes coffres qui prennent place sous le plancher de cockpit, l’un des deux servant de vivier. Certes, l’in-bord possède une stabilité plus grande, surtout en dérive, mais c’est à peu près le seul intérêt sur un bateau de cette taille. Cockpit de plain-pied, hauts francs-bords (0,72 m) apportant la sécurité nécessaire pour s’appuyer même lors de houle, plats-bords en teck, sont les bienvenus. Même le portillon arrière de type guillotine est amovible pour faciliter la remontée des lourdes prises.

Super équipé pour l’occasion

Le banc arrière, juste assez large pour deux personnes, bascule en avant afin de remonter le moteur. Le propriétaire de ce 650 a optimisé le cockpit avec des porte-cannes orientables à l’arrière, ou fixes et vissés dans le pavois, et le râtelier à cannes placé sur la paroi bâbord de la timonerie qui permet de ranger verticalement six cannes sans trop entraver le passage. Grâce aux passavants d’environ 0,40 mètre de large, la circulation se fait sans risque autour de la timonerie, épuisette dans une main et canne dans l’autre. Sur l’avant, la partie walkaround est également bien large mais moins profonde, nécessitant de monter deux marches. En cas de houle, l’avant sera donc moins confortable pour les pêcheurs – un problème qui n’existe pas sur le Barracuda 7 par exemple. Mais Guymarine a pris le parti d’agrandir la cabine au détriment de la profondeur du walkaround.

Sans souci dans le clapot

Du fait d’une carène peu propre et d’un chargement important, l’Antioche 650 de notre essai a dû se contenter de 25 nœuds avec un 135 ch Honda. Il doit être possible d’atteindre 30 nœuds dans des conditions optimales, mais cette coque n’étant pas taillée pour la vitesse un bloc de 115 ch devrait suffire. Le passage dans le clapot est sain, comme le comportement en virage. Au poste de pilotage, la barre à roue a du charme, mais elle complique singulièrement le pilotage, surtout lors des manœuvres. Un volant ordinaire serait nettement plus pratique. Grâce à la banquette du copilote rabattable, trois personnes peuvent s’installer debout dans la timonerie – ce qui n’est pas le cas du Barracuda. La cabine en contrebas, d’un beau volume, servira prioritairement de rangement.

La banquette passagers se rabat comme un strapontin pour que trois personnes puissent tenir debout à l’aise dans la timonerie.

Le cockpit dépouillé et profond offre un plancher parfaitement plat grâce à la motorisation hors-bord. Un rêve de pêcheur en quelque sorte !